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23 avril 2008 3 23 /04 /avril /2008 09:11

Hortefeux a du souci à se faire.

Les travailleurs immigrés dont il sobs­tine à refuser la régularisation ne veulent plus raser les murs. Ils nentendent pas être traités de clandestins alors quils exercent honnêtement des métiers au service de la collectivité. Ils sont cuisi­niers dans des établissements de restau­ration rapide où dautres salariés déjeu­nent sur le pouce pendant la pause de midi ou préparent des mets délicats des repas daffaires avenue de la Grande Armée. Et peut être bien que dans le res­taurant du 10ème arrondissement quils occupent pacifiquement, des fonction­naires du ministère de lIntérieur ont déjà dégusté le cassoulet quils leur avaient mitonné.

Ces hommes et ces femmes, pour la plu­part dentre eux originaires de pays que la France a jadis colonisés, œuvrent à la propreté de nos rues, de nos aéroports, nettoient linges et costumes hâtivement déposés au comptoir du pressing. On nen finirait pas de dresser la liste des entreprises de services dans lesquelles ces travailleurs “ sans papiers ” sont employés pour de maigres salaires – sort quils partagent avec la majorité des salariés – et contraints au silence et à la docilité, à la merci dune rafle à la sortie du métro, leur journée de travail termi­née.

Non, ils ne veulent plus baisser les yeux à lapproche dun uniforme, estimant à bon droit quils ne devraient pas vivre la peur au ventre. Et pourtant, ils sont la proie désignée du ministre de “ lIden­tité nationale ” dont la feuille de route fixée par le président de la République peut se résumer à peu de choses près au chiffre de 25 000 expulsions hors du territoire par an. La tâche nexige pas de compétences particulières, à part une bonne dose dinhumanité, dira-t-on. Erreur : le ministre joue la compassion. Certes, un jeune homme sest noyé pour échapper à une arrestation qui laurait conduit en centre de rétention, ultime étape avant le tarmac de laéroport. Mais quelques jours plus tard, la radio nous annonçait que M. Hortefeux venait in extremis de délivrer un permis de séjour à une jeune femme soignée en France pour un cancer. Dans la France de Sarkozy, des hommes et des femmes sont pourchassés, séparés de leurs amis, arrachés à un pays où ils veulent vivre dignement de leur travail pour satisfaire les fantasmes xénophobes dune partie de son électorat.

Lactuel hôte de lElysée sétait attaché pendant la campagne présidentielle à semer les ferments de division au sein de la population. “ La France qui se lève tôt ” contre celle des “ assistés ”, les tra­vailleurs du privé contre les fonctionnai­res, entre Français et immigrés. Diviser, diviser toujours pour parvenir au pou­voir, force est de constater quil ne par­vient pas comme il le souhaiterait à divi­ser pour régner.

Ce nest pas la première fois que des tra­vailleurs sans-papiers entrent dans la lutte pour leur dignité. La CGT y a puis­samment contribué. Des associations comme Droits Devant !!, des élus de gauche, des citoyens toujours plus nom­breux les ont soutenus. De Buffalo Grill à la Grande-Armée, de Modelux à Paris Store, leur combat courageux a été plu­tôt populaire.

La forme spectaculaire de laction enga­gée ces jours-ci témoigne dune nou­velle étape. Frappés sur le pouvoir dachat et la protection sociale, les sala­riés, avec ou sans papiers, sont aujour­dhui portés à la solidarité. En France et en Europe. Avec les travailleurs grecs des chantiers navals de Saint-Nazaire. En Roumanie, avec les métallos de Pitesti qui produisent la Logan pour Renault et les sidérurgistes du site Arcelor-Mittal de Galati.

“ Prolétaires de tous les pays, unissez vous ”, écrivait Karl Marx il y a déjà 160 ans en exergue du Manifeste. Beaucoup de choses ont changé depuis 1848, qui fut aussi, rappelons-le, lannée de labo­lition de lesclavage, mais le besoin de sunir, pour les salariés, reste la condi­tion de leur force n


 

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