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9 octobre 2008 4 09 /10 /octobre /2008 10:25

Déclaration de Francis Wurtz, Président du groupe GUE/NGL

 

sur le Conseil européen et la crise financière

 

Bruxelles, 08/10/08

 

Depuis maintenant plusieurs semaines, on assiste - sur fond de valse de milliards d'euros ou de dollars à vous donner le tournis - à une débandade  planétaire et à d'insoutenables gâchis. Or, ils sont engendrés par un système, au nom duquel les dirigeants européens ont, des années durant, prôné la "modération salariale" et le rationnement des dépenses sociales, et laissé exploser les inégalités. Aujourd'hui, les mêmes volent au secours des banques afin de les renflouer avant de les rendre au privé, tout en annonçant une longue période de récession et de sacrifices pour les populations. Bien des gens qui suivent, abasourdis, ces événements ne peuvent s'empêcher d'y voir une véritable leçon de choses, non sur les excès, M. Watson, mais sur l'essence même du capitalisme, dans toute son injustice et sa brutalité, quelles que soient les transformations phénoménales qu'il ait connues durant ces dernières décennies. Je crois que les dirigeants européens vont avoir des comptes à rendre à nos concitoyens....

 

Mesurez vos responsabilités plutôt que de chercher à remettre en cause le suffrage universel en Irlande ou ailleurs!

 

Mais aujourd'hui, je veux me limiter à trois propositions immédiates et de simple bon sens, pour parer au plus pressé, tout en ouvrant la voie à un vrai changement d'orientation politique.

 

 En premier lieu, il ne faut pas mégoter quand on veut rassurer les petits et moyens épargnants, légitimement inquiets pour leur modeste patrimoine. L'annonce faite à ce propos est tardive, timide et imprécise. Il faudrait que le 15 octobre, l'ensemble du Conseil européen assure solennellement une garantie absolue des dépôts sur tout le territoire de l'Union.

En deuxième

lieu, un élémentaire sens de l'éthique autant qu'un simple souci d'efficacité devraient conduire à empêcher les apprentis-sorciers de tirer profit, ni aujourd'hui ni demain, des interventions publiques qu'appelle la déconfiture que leur "exubérance irrationnelle" a provoquée. C'est pourquoi chaque Etat devrait, -en tout cas devrait pouvoir- compenser l'aide apportée à un établissement financier en péril par une nationalisation durable de ses actifs sains, en vue de travailler à la constitution d'un pôle financier public entièrement voué, à l'avenir, au financement d'investissements socialement utiles, en particulier riches en emplois.

En troisième lieu

, d'une façon générale, il faut aider l'économie réelle par une nouvelle et ambitieuse politique du crédit. Cela concerne autant la BEI que la BCE.

 

  • La BEI tout d'abord. Elle devrait être chargée -et dotée des moyens nécessaires pour accomplir cette mission- de garantir aux PME l'accès à tous les crédits dont elles ont besoin pour développer leurs productions, à condition de créer de vrais emplois, correctement rémunérés, et de respecter les droits de leurs salariés. A cet égard, la décision prise d'aider les PME à hauteur de 30 milliards d'euros d'ici trois ans est intéressante, mais ce montant me parait trop bas et les délais trop longs. Rien qu'en France les PME ont besoin de 60 milliards par an et l'Union compte 27 pays. En outre, c'est immédiatement qu'elles ont besoin d'oxygène. Dans bien des cas, plus tard risque d'être trop tard.

 

  • Quant à la BCE, n'est-ce pas le moment ou jamais de lui demander d'adapter sa mission aux besoins vitaux de l'économie et de nos sociétés, en orientant l'argent non plus vers les marchés financiers mais vers l'économie réelle? Elle possède un instrument pour cela, dont on ne comprend pas qu'elle s'interdise dogmatiquement de se servir. Cet instrument, c'est le crédit sélectif -très cher s'il est destiné aux opérations financières et, à l'inverse, très accessible lorsqu'il favorise l'emploi, la formation et tous les investissements utiles.

 

Je suis conscient que certaines de ces propositions ne sont pas très orthodoxes. Et alors? Plutôt qu'une politique orthodoxe dans une Union affaissée, je préfère une politique réactive et créative au service du renouveau de l'Europe et d'une vie digne pour les Européens.

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