Démocratie participative dans l’entreprise
Considérer le travail à sa seule valeur vénale serait mettre l’être humain au service du travail et non l’inverse. Cet aspect réducteur du travail est hélas souvent subit par les salariés eux-mêmes et définit comme tel par ceux qui les exploitent.
La course effrénée aux profits motivant une modernisation des processus de production aliénante, précarisant et destructrice d’emplois est en contradiction avec les aspirations du salariat. Nous sommes aujourd’hui confrontés à des situations où le salariat exclue toute perspective d’épanouissement individuel ou collectif par le travail en le plaçant en situation de dépendance vis-à-vis des propriétaires des moyens de production et du capital. L’ambivalence entre émancipation et annihilation plonge les salariés dans une profonde souffrance (physique et psychologique) les rendant encore plus vulnérables au point d’accepter des conditions de travail déplorables et d’organiser leur propre exploitation.
La parcellisation du travail sclérose l’être humain dans sa vie professionnelle et dans sa vie privée. Ce « Taylorisme contemporain » se vérifie dans les grandes entreprises dites « modernes ». L’exemple de tarissement des métiers à EDF- GDF, France Télécom, en illustre mes propos. En effet, depuis que l’ouverture à la concurrence a été mise en place dans ces secteurs d’activité, la plupart des métiers sont vidés de leur contenu et sont pour la plupart externalisés. Les agents se retrouvent dépourvus de toute amplitude dans la mise en pratique de leur métier, leur professionnalisme est amputé, et affadit le sens même de leur implication.
Au nom de la grande « transformation » défendue par les capitalistes, le mépris véhiculé pendant de longues années sur le « payé à ne rien faire » du fonctionnaire et des agents assimilés, n’a eu comme seul objectif de liquider les services publics. La méthode insidieuse employée, consistait à mettre en opposition, les jeunes des anciens, puis les statutaires des contractuels, les hommes des femmes sur l’inégalité professionnelle…. anéantissant ainsi toute transmission du savoir et par de là toute prolongation de culture d’entreprise.
L’entreprise c’est aussi un lieu d’échanges, où se crée des amitiés ou des inimitiés, un lieu où l’on peut s’identifier à une classe sociale. Les managements des entreprises publiques et privées ont eu comme objectif la casse de la notion de classe, notamment au travers de la mise en place d’horaires décalés, de prise de travail à domicile et par la mise en concurrence des salariés entre eux. Ce recul idéologique du salariat est indispensable pour assurer les intérêts du capital. Le patronat a bien compris que pour combattre l’idée de transformation sociale fortement portée par les luttes qui ont permis la mise en place de notre modèle social, il fallait individualiser, diviser, opposer, séparer le salariat.
Même si les caractéristiques sont différentes de celles du début du XIXe siècle, cette notion de « classe » dans les entreprises est encore présente. Les mouvements sociaux de plus en plus unitaires portent en eux cet aspect, ils montrent bien qu’il n’y a pas d’ambiguïté entre ceux qui s’accaparent les richesses et ceux qui les produisent ! Certes, ces prises de conscience ne sont que ponctuelles, mais ne sont elles pas suffisantes pour que, par un travail sur les convergences de ces mouvements sociaux, elles trouvent un sens politique ? C’est ce rôle politique que nous devons jouer.
La concurrence accrue imposée par les économies ultra libérales ne fait qu’accentuer l’opposition entre les entreprises et les salariés eux-mêmes. Son seul objectif étant celui de répondre à l’insatiable demande de marge des actionnaires en un minimum de temps. Travailler plus pour leur faire gagner plus… Cette bataille idéologique du patronat n’a eu de cesse que de répondre à la conception de guerre économique ne laissant aucune place à l’Homme en tant que tel.
Les valeurs progressistes de notre parti, doivent nous inspirer : En quoi le travail participe à la construction d’une société vivable pour tous ? Nous devons croiser le fer avec le capital sur les questions de la place, du sens et du but du travail. Nous devons porter avec les salariés la nécessité de participer activement à la démocratie sociale moteur du développement économique. Organisons des débats, des échanges aux portes des entreprises, participons activement pour une prise de conscience collective avec les élus dans leurs instances représentatives pour mener au plus haut que d'autres choix de société sont possibles et mettre en avant les besoins de l’humanité dans l’élaboration des projets.
Initiatives - Brèves |
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Le collectif national énergie vient de publier sa première lettre. Ce matériel est une adresse mensuelle aux salariés des industries électrique et gazière.
Ce réseau national s’inscrira également dans la lutte pour que l’énergie soit extraite des mécanismes de marché et devienne un bien commun de l’humanité géré par des services publics nationaux, européens et mondiaux.