Social Bonny est placé en redressement
judiciaire
La société de volailles de Saint-Jean-du-Pin
est en cessation de paiement depuis peu En cessation de paiement , la société de conditionnement de volailles Bonny, installée à Saint-Jean-du-Pin, a été placée hier en redressement judiciaire.
C'est le cabinet de Saint-Rapt, représenté par maître Chanove, qui a été nommé administrateur judiciaire, Marc André étant le créancier.
Il reste six mois, plus six autres renouvelables le cas échéant, pour trouver un projet de reprise solide et sauver l'emploi de 55 personnes. Les salariés, en grève depuis le 7 novembre et qui
ont bloqué hier l'entrée de l'usine et distribué des tracts lors de barrages filtrants, ont voté la reprise du travail pour ce matin. « Il faut montrer que nous sommes des Cévenols, durs au
mal. On
du poulet en Cévennes », s'est emporté hier après-midi Alexandre Castano (CGT) sur les marches du tribunal d'Alès devant une centaine de manifestants.
Il venait de représenter le personnel au tribunal de commerce. Il y a entendu une bonne nouvelle : « Le président du tribunal a insisté pour que notre salaire de novembre soit payé par les
fonds de garanties. » La direction du groupe Gastronome, qui détient Bonny depuis six mois, s'est engagée à régler les salaires par la voix de son représentant, maître Rineau. « La direction
de Bonny considère que le redressement judiciaire est une bonne chose. Maintenant, il faut faire fructifier cette période d'observation. » Pourtant, hier soir, la direction du site de
Saint-Jean-du-Pin a annoncé au personnel qu'il était en congé forcé ce jeudi du fait de l'absence d'approvisionnement de volailles venant de Bretagne. « On fait la sourde oreille, on sera dans
les ateliers ce jeudi », ont répondu les délégués CGT et CFDT.
Hocine, employé depuis 25 ans chez Bonny, va donc prendre ce matin son poste. Hier, il a manifesté. Détenteur d'un CAP de conducteur routier, cet Alésien n'a connu dans sa carrière que cette
entreprise. « J'y suis rentré à l'âge de 18 ans. A l'époque, l'usine embauchait facilement, sans demander de qualification. Chez Bonny, j'ai tout fait : abattage, élevage, livraison,
conditionnement, etc. Avant, notre site était plus rentable que ceux de Bretagne... » Hocine espère que ce temps-là n'est pas révolu. Il reste six mois pour ne pas ranger Bonny au rayon des
souvenirs ...