Le Parti communiste a organisé fin novembre des rencontres nationales pour
une nouvelle politique à gauche, en présence d’une vingtaine d’intervenants
de la société civile.
Quelle
politique de gauche pour demain, quelles marges de libertés conquérir pour la mettre en œuvre, quels chemins emprunter pour un rassemblement majoritaire ? Ce sont, à grands traits, les
trois questions auxquelles les quatre cents participants à la rencontre nationale pour un programme populaire et partagé, organisée par le PCF, ont tenté de répondre. Un moment qui se veut la
mise en actes de la démarche prônée par le PCF pour construire le projet du Front de gauche en vue, notamment, des échéances électorales de 2012.
Le
23octobre dernier, devant
six personnalités de la société civile invitées à débattre avec le Conseil national du PCF, Pierre Laurent, secrétaire national, avait rappelé le sens que les communistes donnent au projet
partagé : « Nous voulons permettre au plus grand nombre d’énoncer ensemble le projet
collectif que la gauche devra mettre en œuvre en 2012. Aujourd’hui, les conditions se
créent pour une défaite de Nicolas Sarkozy, mais pas encore pour une réponse politique à la hauteur de ce qu’exprime la société.
C’est ce chemin difficile
qu’il faut ouvrir, en
amplifiant le travail de popularisation d’autres solutions pour les
retraites, en proposant aux acteurs du mouvement d’entrer dans le débat
politique en leur disant : nous ne pouvons pas résoudre le problème sans vous. » La direction communiste a lancé une Adresse au peuple de
France, qui propose à tous ceux qui le souhaitent de «construire dès maintenant
les changements politiques qui permettront à la gauche de rompre avec les logiques libérales que prônent le Medef, la Commission européenne ou le FMI. […] C’est à vous, à nous
ensemble de dire : voilà ce que la gauche devra faire », poursuit le document,
qui propose à tous de « construire, ensemble, un
pacte d’union
populaire ».
Les trois
jours de débats ont donc participé de cette démarche ; Michel Laurent, en charge du projet au PCF, se félicite de l’élargissement du débat à
de nouveaux acteurs du changement politique et social, avec une vingtaine d’intervenants. La
rencontre a accueilli des personnalités aussi diverses que les syndicalistes Maryse Dumas, Pierre Khalfa, Jean-Christophe Le Duigou, des intellectuels comme le psychiatre Bernard Doray, le
cofondateur de l’Appel des appels, Roland
Gori, l’écrivain Christian
Chevandier, l’économiste de
l’OFCE, Henri Sterdyniak, le
philosophe et président de l’observatoire de la
décision publique, Patrick Viveret, le journaliste Laurent Mauduit, l’économiste Jean-Paul
Moatti, etc. « C’est un point de
départ », poursuit Michel Laurent, qui a en tête les échéances à venir : les trois conventions nationales du PCF, mais aussi et surtout les multiples initiatives décentralisées
autour des Cahiers du changement lancés par les communistes.
Autant
d’événements qui entendent
donner corps à la contribution originale du Parti communiste au projet partagé du Front de gauche, lequel a débuté le 2décembre ses neuf forums
thématiques, avec la participation de ses trois composantes (PCF, Parti de gauche, Gauche unitaire)
n
Le processus devant mener
à des candidatures communes
du Front de gauche
aux élections de 2012 se précise.
Le Conseil national du PCF a retenu un cadre
politique et un calendrier scandant les étapes devant mener à la désignation du candidat du Front de gauche à l’élection présidentielle. La direction communiste entend y répondre en ne se
contentant pas de proposer aux adhérents de «choisir un nom», mais aussi
d’adopter un «cadre politique et un
dispositif collectif de campagne».
Pour Pierre Laurent, il ne faut
« ni survaloriser ni
sous-estimer » l’enjeu du choix de la
candidature : si
« le débat
est de fait engagé » dans
le Parti et qu’il s’agit désormais de permettre « qu’il se déploie sans tabou », « la première des questions
est celle de l’ambition » que se
fixent les communistes avec le Front de gauche. Celle-ci est de « formuler, avec le peuple, un projet de gauche enfin conforme à
ses attentes, pour le porter dans les échéances à venir. Notre objectif central est donc le développement d’une dynamique populaire porteuse d’un tel projet et la conquête d’une nouvelle
majorité politique de gauche capable, en 2012, de faire avancer ces objectifs », a rappelé le secrétaire national. Tel est l’enjeu de
l’élaboration du programme partagé, qui a débuté réellement avec la rencontre nationale à l’initiative du PCF, fin novembre, et la tenue des neuf forums thématiques du Front de gauche, à
partir du 2 décembre.
C’est dans cette démarche que s’inscrit le débat
sur la candidature à la présidentielle. Deux personnalités se sont déclarées disponibles : le député
communiste André Chassaigne et le président du Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon. La proposition soumise au Conseil national est d’engager la discussion à partir d’un texte que le Conseil
national devrait adopter et soumettre aux adhérents, début janvier. Celui-ci énoncerait les « principes » qu’une candidature du Front de gauche devrait respecter, les
« grands
thèmes structurants » du programme
partagé, et le dispositif et le style «collectifs de campagne associés à la candidature ».
Ce n’est qu’en avril, après les cantonales, que le
Conseil national proposerait un nom de candidature. Il reviendrait alors aux communistes de se prononcer sur cette proposition à l’occasion du congrès de juin n