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25 juillet 2008 5 25 /07 /juillet /2008 11:23

Le gouvernement provoque les cadres

Temps de travail Les syndicats de cadres se sont mobilisés Jeudi 23 Juillet pour sauvegarder les RTT des salariés au forfait en jours. Le Parlement a adopté le même jour la loi qui fait exploser les 35 heures.

Au coeur de l’été, le gouvernement a réussi à mettre les cadres dans la rue. Il doit cette prouesse à la loi sur la représentativité syndicale et le temps de travail, que le Parlement devait adopter hier. Et qui efface d’un trait les dispositions, pourtant contestées à l’époque, de la loi Aubry sur le forfait jours. Hier après-midi, plus d’un millier de salariés de l’encadrement se sont réunis à proximité du Sénat à l’appel de la CFE-CGC et de la CGT, alors que les cadres ont été pour le moins discrets pendant l’examen de la loi. Ils protestaient contre une disposition qui augmente le nombre de jours travaillés par les salariés au forfait annuel en jours. Ce forfait, imaginé par la loi Aubry, dispense les employeurs de mesurer le temps de travail des cadres, qui obtiennent en contrepartie des jours de repos supplémentaires. Alors que la majorité des accords signés après 2000 prévoient en moyenne 215 jours de travail, le gouvernement ouvre aux employeurs la possibilité de faire travailler les salariés concernés jusqu’à 235, voire 282 jours. Et donc de leur faire renoncer à leurs jours de repos, sans pour autant alléger leurs journées de travail.

UNE PERSPECTIVE QUI N’ENCHANTE PAS LES CADRES

Une perspective qui n’enchante pas les cadres réunis hier place de l’Odéon. « Ça va leur revenir dans la figure », explique un manifestant. « Surtout avec les cadres plus jeunes, ils ne sont pas prêts du tout à sacrifier leur vie pour le boulot », commente un cadre d’une cinquantaine d’années. Sur les pancartes, on peut voir des slogans comme « Ma famille se perdra, ma cravate me pendra », ou des jeux sur le mot « cadre » : « Corvéables Avec Des hoRaires Étirables ». « L’encadrement a longtemps fourni les bons petits soldats de l’entreprise », remarque Bernard Van Craeynest, le président de la CFE-CGC. « Aujourd’hui, ils subissent une pression maximale, ils travaillent de plus en plus au détriment de leur santé et de leur vie de famille. » La CGC a annoncé hier qu’elle allait saisir la Cour européenne des droits de l’homme et demander l’organisation d’un référendum d’initiative populaire sur la question. Elle a également publié dans plusieurs quotidiens nationaux une lettre ouverte au président Sarkozy, où elle explique  : « Je vous écris cette lettre (…) pour exprimer à travers elle tout le malaise d’une population laborieuse qui souffre, fût-elle de l’encadrement.  »

ILS SUBISSENT UNE FORTE CHARGE DE TRAVAIL

Pour Marie-José Kotlicki, secrétaire générale de l’UGICT-CGT, « 8 cadres sur 10 sont au forfait en jours, et ils sont très attachés à leurs jours de RTT, surtout les femmes et les jeunes embauchés. Ils subissent une forte charge de travail et recherchent un équilibre entre leur vie professionnelle et privée. Mettre en cause leurs RTT, c’est s’exposer à une rébellion.  » La CGT s’inquiète d’une hausse de la durée du travail des cadres, mais aussi du fait que les accords de branche passent au second plan : « Désormais, les accords d’entreprises pourront déroger à la durée légale du travail, et le dépassement du forfait sera négocié de gré à gré entre le cadre et son employeur, s’alarme la syndicaliste. Dans ces conditions, le volontariat n’a aucun sens : ce sera plus de jours travaillés, ou la porte. » Le syndicat des cadres CGT a lancé la semaine dernière une pétition qui a déjà recueilli 4 000 signatures, et veut favoriser des « négociations progressistes » dans les entreprises, en imposant notamment le décompte des horaires pour tous les types de forfaits. Marie-José Kotlicki annonce également que la CGT a décidé de déposer une réclamation devant le Conseil de l’Europe pour non-respect de la charte sociale européenne dans ses dispositions sur la durée du travail. La CFDT cadres, qui ne s’était pas associée à ce rassemblement, compte de son côté sur le renforcement de sa présence syndicale dans les entreprises pour faire échec à des renégociations. « Pour nous, le forfait jours est identitaire, a rappelé hier matin son secrétaire général François Fayol lors d’une conférence de presse. Si les salariés ne comptent pas leurs heures, ils comptent leurs jours, qui leur permettent de faire un break et rétablir l’équilibre avec leur vie personnelle. » Il ne croit pas que les entreprises « prendront le risque d’ouvrir la boîte de Pandore » en imposant des forfaits plus importants. « Le risque est de remettre en question des équilibres subtils qui reposent également sur les conditions de travail et les salaires », prévient François Fayol, qui ajoute : « Dans une situation de tension sur l’emploi des cadres, les salariés risquent de se détourner d’une entreprise dont le temps de travail déclaré est trop important. » C’est peut-être l’argument auquel les entreprises seront le plus sensibles.

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